Lyon/Beyrouth 1987 4/8

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aids 1 1986

amour et mélancolie...les amours du mélancolique par nature ne peuvent être satisfaites soit parce-qu'il s'agit d'amours totalement illusoires, soit parce qu'il s'agit d'amours dépravés comme l'enseigne l'astrologie des saturniens, ou alors cette satisfaction ne fait qu'agraver la situation en accentuant la culpabilité du patient.

mort et mélancolie...comme les mineurs qui fouillent le sol à la recherche de métaux précieux, les archéologues peuvent être assimilés aux enfants de Saturne.Enfouie au fond de leur pensée, n'y a-t-il pas, outre la soif de connaissance du passé déjà elle- même, cette idée d'exhumer, de remettre au jour l'âge d'or dont ils entassent avaricieusement les traces éparses dans les musées?...cette malédiction qui pèse sur l'archéologue mélancolique, c'est tout simplement le passé, le passé du monde, mais aussi le sien propre.Notre passé, nos enfances, nos souvenirs.Le mélancolique est l'archéologue de sa propre mémoire,où regrets, remords et repentirs se mêlent.Bien qu'il soit placé entre l'avenir et le passé, le passé est malgré tout plus prégnant, qu'elle que soit la force de l'imagination du sujet qui se plaît d'avantage à reconstruire qu'à construire...le seul moyen pour le mélancolique d'échapper à sa mémoire parait bien être de s'y plonger totalement en fuyant le miroir du monde, et d'essayer d'enrayer la marche du temps chronologique en le remontant, à l'envers comme les sorcières, à califourchon sur des chimères (...)La prostituéé Marie Madeleine amoureuse médite sur son passé à la fois scandaleux et heureux, quand sous les apprences du repentir, elle ne pense qu'à rejoindre au ciel son bien aimé.Evidemment il ne s'agit là que d'un amour tout spirituel...Maxime Preaud